Lamballe Terre & Mer et ses partenaires s'engagent dans la réduction des transferts de pesticides dans le cours d'eau du Chifrouët

Lamballe Terre & Mer et ses partenaires s'engagent dans la réduction des transferts de pesticides dans le cours d'eau du Chifrouët 
Thierry Andrieux, président de l'Agglomération était présent cet après-midi avec les élus Jean-Luc Barbo (Vice-Président des transitions écologiques et énergétiques), Jérémy Alain (Conseiller délégué à la biodiversité) et Guy Corbel (Conseiller délégué à l'agriculture et à l'alimentation) sur l'exploitation agricole de la Bluterie. 
Ils ont échangé sur les différentes pratiques et présenté la vidéo réalisée dans ce cadre : https://bit.ly/3aHXrR8

 

Le bassin versant du Chifrouët

Le bassin versant Costarmoricain du Chifrouët, affluent du Gouëssant, d'une surface totale de 3 654 ha, s'étend sur les communes de Lamballe-Armor, Quintenic et Hénansal.

83 % de sa surface est en Surface Agricole Utile (SAU) de type polyculture-élevage (hors-sol, laitier ou bovins viande). 25 à 30 % de cette SAU sont utilisés pour cultiver le maïs (environ 850 ha/an).

Concilier pratiques agricoles et préservation de la qualité de l'eau

Pour lutter contre les adventices, plantes qui concurrencent le maïs, les agriculteurs sont amenés à utiliser des produits phytosanitaires tels que des herbicides. Ceux-ci peuvent se retrouver dans l'eau et en altèrent la qualité.

L'enjeu est donc de limiter les transferts de particules de sol et les pollutions diffuses agricoles (en particulier les molécules phytosanitaires) impactant la qualité de l'eau et les milieux aquatiques, tout en respectant le travail des agriculteurs et de leurs partenaires.

Depuis 2019, dans le cadre du Contrat Territorial Baie de Saint-Brieuc, Lamballe Terre & Mer et la Chambre d'agriculture accompagnent 66 exploitants agricoles, des conseillers cultures, des firmes de producteurs et de distributeurs de produits phytosanitaires, des Entreprises de Travaux Agricoles (ETA) et des Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole (CUMA) pour :

  • Mettre en réseaux les différents intervenants,
  • Proposer des actions de sensibilisation sur les pratiques limitant la contamination de l'eau,
  • Développer plusieurs leviers, de manière complémentaire, à l'échelle du bassin versant du Chifrouët :
    • Suivi renforcé de la qualité des eaux afin de cibler les zones à enjeux,
    • Enquête sur les pratiques de désherbage,
    • Aménagement de dispositifs tampons qui freinent les écoulements, favorisent l'infiltration, la filtration et la biodégradation (fixation de l'azote et dégradation des molécules de produits phytosanitaires)...,
    • Adaptation des pratiques agricoles : améliorer la gestion parcellaire sur les versants (bandes enherbées, plantation de haies, remise en herbe des zones humides, ...), favoriser les pratiques culturales qui protègent le sol et limitent les dégradations en surface (désherbage mécanique, décalage des dates de semis, réalisation de faux semis, allongement des rotations,...) tout en accompagnant, en parallèle, la réduction - voire la suppression - de l'usage des produits phytosanitaires,
    • Gestion des fonds de cuve : installation de 10 dispositifs Héliosec permettant de récupérer les fonds de cuves des pulvérisateurs afin d'éviter l'épandage au champ et donc un risque de contamination supplémentaire,
    • Promotion de dispositifs existants permettant de limiter les contaminations : aire de lavage, dispositifs de traitements agréés des effluents phytosanitaires, ...

Lamballe Terre & Mer a également réalisé un film, à destination des acteurs des filières agricoles et des habitants du territoire, afin d'expliquer la culture du maïs et sa nécessaire conciliation avec les enjeux environnementaux.  

Des premiers résultats encourageants

Sur le Chifrouët, l'investissement des agriculteurs, ainsi que celui des techniciens cultures (coopératives, négoces, prestataires de conseils indépendants), des ETA, des CUMA et de Lamballe Terre & Mer, a permis d'obtenir, en 2021, des résultats de qualité de l'eau qui se sont maintenus ou améliorés, malgré des risques accrus de transfert d'herbicides liés à une surface en maïs plus importante que les années précédentes. Ceci peut s'expliquer par l'opération menée, et en particulier par :

  • - 17 % de matières actives utilisées à l'hectare,
  • + 124 ha de maïs ayant bénéficié du désherbage mécanique,
  • la mise en place de premiers aménagements de bords de champs limitant les transferts vers les cours d'eau.

De plus, la mise place des 10 dispositifs Heliosec et S-collect (récupération des fonds de cuves des pulvérisateurs) sur le territoire a permis de récupérer un volume de fonds de cuve estimé à 125L en 2020 et environ 170L en 2021, soit environ 5.3 g en 2020 et environ 9 g en 2021 de substances actives non utilisées.
Pour rappel, 1 g de matière active d'un produit phytosanitaire peut polluer jusqu'à 1 km de cours d'eau.

De plus en plus d'agriculteurs ont ainsi réduit l'utilisation de produits phytosanitaires : ceux-ci ne deviennent plus systématiques.

Financement

Le montant des dépenses liées à l'animation, aux aides au désherbage mécanique, aux études et suivis, s'élève à 200 000 € HT sur 3 ans, avec un soutien financier de :

  • L'Agence de l'Eau Loire Bretagne : 100 000 € HT
  • Le Département des Côtes d'Armor : 20 000 € HT

Soit un reste à charge de 80 000 € HT pour Lamballe Terre & Mer

L'investissement lié au dispositif Héliosec s'élève à 30 000 € HT, pris en charge à 100% par :

  • La DREAL Bretagne : 15 000 € HT
  • SYNGENTA : 15 000 € HT

Il est important de souligner le fait que certains agriculteurs investissent également de leur temps pour tester de nouvelles pratiques, et s'engagent dans l'achat de matériel de désherbage mécanique.

 

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