L'agglomération a donc travaillé avec la Ville de Lamballe-Armor afin de proposer une solution originale visant à interpeler les conducteurs et à signaler une zone de traversée de loutres, espèce vulnérable.

Dans le cadre de sa stratégie biodiversité 2022-2027, Lamballe Terre & Mer, reconnue " Territoire Engagé pour la Nature " (TEN), a défini plusieurs axes d'actions en faveur de la biodiversité du territoire. L'une des actions prioritaire, concerne la restauration des continuités écologiques dans le but de permettre aux espèces de se déplacer pour accomplir leurs cycles de vie (recherche de nourriture, reproduction, ...)

Les infrastructures routières, les ouvrages sur les cours d'eau ou l'éclairage nocturne sont des ruptures pour cette continuité écologique. Bien souvent, il est possible de les résorber en mettant en place des actions d'aménagement ou de sensibilisation : 

  • Faire des travaux de rétablissement de la continuité écologique sur les cours d'eau (suppression des ouvrages, dispositifs de contournement, création de passes à poissons),
  • Réalisation de passage à faune au niveau des axes routiers si constat de mortalité,
  • Concertation avec les gestionnaires d'infrastructures routières (Commune, Département, État),
  • Animation pour la mise en oeuvre de travaux de reconnexion de la trame verte (maillage bocager notamment),
  • Accompagnement des services pour prise en compte de la trame noire dans les opérations d'aménagement (suppression ou adaptation des points lumineux).

Il a donc fallu dans un premier temps, dans le cadre de l'Atlas de Biodiversité Intercommunal, mener un travail de connaissance du terrain et d'identification de ces points de rupture qui peuvent être problématiques. Lorsqu'ils sont identifiés l'agglomération sollicite les gestionnaires pour leur présenter la problématique et évaluer la faisabilité d'une installation pouvant la régler.


Problématique à Meslin

Au lieu-dit Le Moulin de Cargouët à Meslin, situé sur un bras de l'Evron dans un secteur bien fréquenté par la Loutre d'Europe, l'ouvrage constitué d'une simple buse de 800 mm de diamètre, n'est pas perméable car il exerce à la fois un effet tunnel et un effet entonnoir (photos). L'animal ne peut le franchir que par la route. Même si le trafic n'est pas particulièrement important, le risque de collision est non négligeable. 

L'agglomération a donc travaillé avec la Ville de Lamballe-Armor afin de proposer une solution originale visant à interpeler les conducteurs et les sensibiliser à la présence de la biodiversité dans leur quotidien. Ainsi, dans un premier temps, la Ville a choisi d'indiquer par des panneaux de signalisation la traversée de ces mammifères pour augmenter la vigilance des conducteurs et limiter le nombre de collisions. Des panneaux sont donc désormais installés à proximité du lieu de passage.

 

La loutre d'europe

Un prédateur discret

La Loutre est difficilement visible, plusieurs indices sont la signature de sa présence : crottes appelées épreintes, empreintes, marques d'urine, restes de repas... La Loutre est l'un des plus grands mammifères de nos rivières : tête et corps 55-80 cm, queue 30-45 cm, poids 5-12 kg. Son corps fuselé, ses pattes palmées, sa queue musculeuse, son pelage dense et lisse et ses yeux capables de voir sous l'eau en font un animal particulièrement adapté à la vie aquatique. Elle fréquente tous les types de cours d'eau : du plus petit ru à l'estuaire, ainsi que les plans d'eau, les zones humides et le littoral. Elle utilise des cavités dans les berges (anfractuosités de roches, systèmes racinaires) alors appelées catiches, ou des couches dans la végétation dense (ronciers, roselières...) pour se reposer, se cacher ou mettre bas.

Elle se nourrit essentiellement de poissons, mais aussi de batraciens, crustacés, occasionnellement petits mammifères, oiseaux, reptiles ou insectes. Opportuniste, son alimentation varie selon les régions et les saisons. Elle prélève les proies les plus fréquentes et les plus faciles à capturer (lentes, malades).

Une espèce vulnérable

La Loutre, autrefois très chassée, a failli disparaitre de nos régions. Espèce aujourd'hui protégée, elle doit encore faire face à diverses menaces : mortalité accidentelle, dégradations de ses habitats et raréfaction de ses proies (destruction des zones humides, artificialisation des cours d'eau, collisions avec les voitures, pollutions, changement climatique ou piégeage accidentel). Peu d'individus sont présents sur le territoire (par rapport à l'important territoire de vie dont a besoin chaque individu) par conséquent chaque mortalité accidentelle impacte fortement l'espèce.

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