La baie de Saint-Brieuc moins touchée par le phénomène des algues vertes sur la saison 2020.

Le phénomène des algues vertes
Les grandes algues marines sont largement présentes sur les côtes rocheuses de l'Atlantique et de la Manche. Les algues vertes en font partie et sont naturellement présentes dans l'écosystème marin breton, sur l'estran ou dans les laisses de mer.

Elle se multiplient sous la combinaison de trois facteurs principaux :
> La morphologie du littoral : dans les baies fermées, avec des eaux calmes et peu profondes, peu exposées à la houle et bénéficiant d'une eau claire qui favorise le passage de la lumière.
> Des eaux riches en azote et en phosphore, les deux principaux nutriments des végétaux qui nourrissent les algues.
> Les conditions météorologiques.

Toutes les plages ne sont pas touchées par ce phénomène, mais le fond de baie, du fait de sa morphologie, est particulièrement impacté. Et cette combinaison de facteurs crée des marées vertes.

Face à celles-ci, l'État a lancé en 2010 un plan de lutte contre les algues vertes, en partenariat avec la Région Bretagne, les départements et les collectivités des territoires les plus impactés. Ce plan de lutte contre les algues vertes concerne huit baies bretonnes.
12 millions d'euros par an sont engagés pour assurer la sécurité des personnes grâce au ramassage des algues échouées et à leur traitement. Ce budget servira également à améliorer la connaissance du phénomène, à prévenir le développement excessif des algues en réduisant les fuites d'azote vers les cours d'eau.

Pour la baie de Saint-Brieuc, Lamballe Terre & Mer (pour Morieux - Lamballe-Armor) et Saint-Brieuc Armor Agglomération (qui apporte son soutien aux communes d'Hillion, Saint-Brieuc, Plérin et Pordic) travaillent en partenariat autour du ramassage et du traitement des algues vertes. Elles agissent aussi, avec le Pays de Saint-Brieuc, sur des actions de prévention.

Toutefois, ces opérations de ramassage ne sont possibles que sur certaines plages. A ce jour, il n'existe pas de technique pour réaliser le ramassage sur les vasières et les rochers. C'est pourquoi, selon les phénomènes météorologiques (température, ensoleillement, pluviométrie), les algues non ramassées se développent plus ou moins, ce qui explique la différence d'échouages d'une année sur l'autre.

... et le traitement des algues vertes
Les algues collectées sont regroupées sur des sites de ressuyage afin d'évacuer une bonne partie de l'eau contenue par les algues (50 %).

Après cette phase, les algues sont envoyées :  
> Sur le site de Kerval à Launay Lantic pour du compostage.
> A la société SAGA TECH du groupe OLMIX pour une valorisation en produits alimentaires pour bétail.

Parfois, après cette opération de séchage, une partie des algues peut être destinée à l'épandage pour éviter une saturation du site de traitement de Kerval à Lantic ou une arrivée trop massive. Dans ce cas, de petites quantités, de 30 m³/hectare, sont mises en épandage et enfouies immédiatement. Ces épandages sont contrôlés comme les autres épandages agricoles.

Depuis 2010, 50 % du traitement des algues est financé par l'État. Le reste à charge pour les collectivités est, sur ces dix dernières années, de 800 000 € pour Saint-Brieuc Armor Agglomération et de 570 000 € pour Lamballe Terre & Mer, soit environ 30 % des dépenses engagées.

Depuis 2014, 100 % du ramassage et 50 % du transport des algues sont financés par l'État. Néanmoins, c'est sur l'accompagnement à la mise en place de nouvelles techniques de ramassage que les collectivités souhaitent que l'État se mobilise. Il faudrait pouvoir intervenir sur les vasières et les rochers sur lesquels ont lieu une grande partie des échouages. Mais pouvoir aussi intervenir avant des échouages avec des techniques innovantes (ex. : ramassage dans l'eau), respectueuses de notre environnement du fond de baie.


Prévention
Sur le volet préventif, le Pays de Saint-Brieuc est l'interlocuteur local de l'État et des différents partenaires intervenant sur le sujet dont la Région, le Département, la Chambre d'Agriculture des Côtes-d'Armor, l'Agence de l'eau Loire-Bretagne et la Commission Locale de L'eau.

Lamballe Terre & Mer et Saint-Brieuc Armor Agglomération interviennent aussi, en tant que maîtres d'ouvrage de certaines actions, sur le volet préventif.
Des actions de reconquête de la qualité de l'eau et de protection des milieux naturels sont menées tout au long de l'année et ce depuis 10 ans :
> Préservation et gestion des zones humides : les zones humides permettent le blocage et la capture de polluants, la dénitrification, la dégradation des pesticides, la continuité écologique qui sont un réservoir de biodiversité.
> Rencontres avec les agriculteurs du territoire, notamment ceux qui s'installent ou reprennent une exploitation, pour faire le point sur leurs pratiques et inventorier les cours d'eau à proximité de leur exploitation.
> Programme d'investissement important dans les réseaux d'assainissement pour respecter l'environnement et garantir la qualité des eaux de baignade.

A noter que, de 2010 à 2019, la baie de Saint-Brieuc a connu une baisse de 26,5 % de nitrates dans les cours d'eau (contre 16 % relevé au niveau régional).

Sur la photo (de gauche à droite) :
- Denis Hamayon, vice-président de Saint-Brieuc Armor Agglomération en charge du Grand Cycle de l'Eau, des risques majeurs et de la GEMAPI
- Jean-Luc Barbo, vice-président de Lamballe Terre & Mer en charge de la transition écologique et énergétique et Président de la commission locale de l'eau
- Laurence Mahé, conseillère déléguée de Saint-Brieuc Armor Agglomération en charge du Grand Cycle de l'Eau
- Thierry Andrieux, président de Lamballe Terre & Mer et Président du Pays de Saint-Brieuc
- Mickaël Cosson, 1^er vice-président de Saint-Brieuc Armor Agglomération en charge du Tourisme et de l'Attractivité

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